Vie des commissions


Agriculture

LA PREMIÈRE RÉUNION S’EST TENUE SAMEDI 17 OCTOBRE

La première réunion de la commission participative sur l’agriculture vient d’avoir lieu. Les participants ont pu s’exprimer sur leur vision de l’agriculture à Proveysieux, les attentes des habitants, les projets d’installation, les objectifs de la municipalité. Il en ressort que nous avons besoins de la bonne volonté de tous pour que l’agriculture continue à se développer.

Plusieurs habitants, s’étaient manifestés pour participer à cette commission.
Étaient présents :
 Marie Christine Rubolini, de Chouretière, représentant le jardin partagé.
 Guillaume Vincendon, de la Chiaise, éleveur caprin et bovin viande en double activité
 Christian Vincendon, du Chef Lieu, retraité et aide familial sur l’exploitation de Guillaume,
 Serge Braymand, de Planfay, représentant une partie des propriétaires de Planfay,
 Michel Roche, propriétaire

Étaient aussi présents à cette première réunion, les membres de la municipalité :
 Stéphane Crozat et Bernard Michallet, référents agriculture, Élodie Villain, conseillère, Christian Balestiéri, maire et Philippe Tur, deuxième adjoint.

Se sont excusés pour cette première réunion, Fanny Hello, Charlotte et Olivier Debray, Loïc Thomas et Jacques Michallet

Pour cette première prise de contact, un tour de table a permis à chaque participant de présenter sa vision de l’agriculture sur la commune.

Les référents ont exposé les objectifs de la municipalité :
 soutenir les agriculteurs en place,
 aider l’installation sur des productions diversifiées
 encourager la consommation locale
 encourager des systèmes de production comme les jardins particuliers et partagés
 lutter contre l’enfrichement
 préserver et multiplier des variétés locales ou adaptées à l’évolution climatique.

Le rôle de la municipalité est d’être facilitateur entre les différentes parties prenantes et d’être l’interface entre les acteurs locaux et le PNRC et la Métropole.

Guillaume Vincendon a présenté son projet.
Voulant rester salarié, il a pris la décision d’être agriculteur double actif en élevage caprin et bovin viande. Éleveur caprin depuis plusieurs années, il est en train de faire les démarches auprès de la DDT pour être reconnu comme agriculteur double actif en reprenant en partie l’exploitation de sa mère. Le bâtiment d’élevage caprin et son atelier de transformation situés à la Chiaise ne lui permettent pas d’envisager d’augmenter le cheptel au-delà de 15 chèvres et la suite. Pour sa production de viande bovine, limitée pour l’instant à 9 vaches de race Villarde et leur suite, le bâtiment d’élevage et l’atelier de découpe sont la propriété de son oncle Christian Vincendon, qui lui apporte son aide pour les foins et le soin des bovins.
Pour Guillaume et Christian, l’élevage à Proveysieux ne peut être pour l’instant qu’une double activité, au vu du relief, de l’imbrication des bâtiments, de l’impossibilité d’avoir un lieu pour installer un siège d’exploitation à l’écart des habitations.
Les parcelles agricoles reprises par Guillaume avoisinent 15 ha, alors que 45 ha étaient exploitées par l’exploitation de sa mère.
La trentaine d’hectares non repris, souvent avec des baux précaires, ne seront plus exploités, ce qui va poser rapidement un problème d’enfrichement avec toutes ses conséquences : fermeture du milieu, risque d’incendie.

Marie Christine Rubolini, au nom du jardin partagé, nous a fait part du démarrage difficile des travaux de préparation du sol, dû au confinement, où les volontaires se sont trouvés confrontés à un manque de main d’œuvre, de matériel et d’arrosage pour produire des légumes. Toutefois, Marie Christine est intéressée pour engager un partenariat avec la commission dans le but de conserver et cultiver des légumes anciens ou adaptés au territoire. Cette proposition fait suite à l’exposé de Stéphane Crozat sur l’évolution de l’agriculture de proximité, qui devra s’adapter à l’évolution climatique pour produire des espèces résistantes qui ne sont pas forcément sur le marché traditionnel, mais qui peuvent être trouvées dans différentes filières.
De même, il faut se projeter pour que les productions locales soient connues des habitants pour que les exploitants puissent écouler leur produits localement.
Elodie Villain nous fait part de son souhait que les produits soient proposés à la cantine scolaire.
Cette démarche suppose une organisation structurée et répondant aux cahiers des charges de la restauration collective.

Serge Braymand, parlant au nom des propriétaires de parcelles agricoles ( plusieurs sont de sa famille), évoque l’avenir de ces parcelles, exploitées par un agriculteur de Quaix depuis de nombreuses années qui pourrait réduire son activité. Ces parcelles mécanisables pourraient être convoitées par un autre exploitant de Quaix. Cette phase transitoire pourrait être l’occasion de réserver quelques parcelles pour installer une exploitation maraîchère, si un porteur de projet se manifeste.

L’installation de nouvelles exploitations a été abordée et a fait l’objet de vives discussions pour voir comment elle pouvait se concevoir sur Proveysieux.
Le maraîchage, ne nécessitant pas de grandes surfaces mais exigeant quant à la qualité de la terre, la topographie et l’accès à l’ eau pourrait s’envisager sur certaines parcelles de Rigaudière et à la Grange Haute.
D’autre part, à l’instar de l’exploitation maraîchère du Sappey ( altitude voisine de 900 m), une exploitation du même type pourrait être envisagée à Planfay ( voir plus haut).
Encore faut il que les propriétaires de ces parcelles puissent les louer pour ces projets. Leur réticence à louer est souvent sous tendue à un espoir de valorisation en terrain à bâtir.

Le PLUi, approuvé le 20 décembre 2019 et entré en application le 28 janvier 2020, bien qu’évolutif, prescrit une modération de la consommation foncière notamment des espaces agricoles.
Pour respecter ces lignes conductrices, il faudrait informer les propriétaires de parcelles classées en A (vocation agricole) au PLUi qu’elles ne pourront pas être constructibles à court ou moyen terme et que seule la mise en culture permet leur valorisation. Un article sur le PLUI dans le bulletin pourrait être envisagé pour informer tous les propriétaires sur la politique d’aménagement du territoire métropolitain et notamment sur les communes de montagne.

L’installation d’une exploitation en élevage est plus difficile à concevoir. Il faut trouver un secteur qui puisse convenir pour implanter un siège d’exploitation, ce qui implique un accès sécurisé, l’eau potable, l’électricité et un lieu assez éloigné des habitations. Deux secteurs pourraient potentiellement convenir au bas de la commune et à Planfay.

Pour les parcelles qui ne sont plus exploitées, une autre possibilité est à étudier : permettre à des éleveurs extérieurs à la commune de mettre des animaux en pension ( moutons sur des secteurs craignant la sécheresse, vaches allaitantes ou chevaux). Dans ce cas, le pâturage doit être accompagné par des travaux d’entretien (débroussaillage des refus).
Cette option suppose également l’accord des propriétaires.

Christian Vincendon informe la commission que les secteurs de Plat Giroud et du Charpeney avaient fait l’objet dans les années 1990 d’une campagne de débroussaillage conduite avec l’ACCA et financée par le Parc Naturel de Chartreuse. L’ACCA avait également aidé à l’installation de clôtures électrifiées, charge aux exploitants de mettre des animaux pour maintenir l’ouverture du milieu.
Il nous alarme sur l’avenir de ces secteurs riches en biodiversité qui risquent d’être abandonnés.
Il est urgent de s’en préoccuper pour trouver les solutions les plus adaptées.

La municipalité en collaboration avec la commission peut avoir le rôle de facilitateur pour informer, mettre en relation les différents acteurs. Étant présente au bureau de Parc de Chartreuse, elle pourra faire remonter les besoins des agriculteurs ou leur revendications.

Avant de s’engager dans ces démarches, il faut cerner le foncier agricole qui est exploité par les agriculteurs en place, les parcelles à vocation agricole qui sont libres, leur accès, leur état d’entretien. Ce travail d’inventaire sera fait lors de la prochaine réunion de la commission qui est prévue le 3 décembre.

Suite aux différentes remarques sur le secteur de Grange Haute, monsieur le maire intervient pour que soit précisé sa destination. Les parcelles sont toujours la propriété des héritiers de M. Duplé et sont louées par un non exploitant. Une rencontre avec le locataire est à programmer pour connaître ses intentions.

En conclusion, cette première réunion a permis de connaître les préoccupations de chacun et d’évoquer plusieurs pistes de travail pour soutenir l’agriculture. Elle a fait émerger l’obligation de travailler ensemble pour progresser.

La prochaine réunion de la commission est prévue pour le 3 décembre à 18 h (couvre feu oblige) pour travailler sur le foncier agricole.